Une rédaction sans coquille, une possibilité offerte à tous

Grande première sur le blog d’Éric Rédaction, puisque nous avons décidé aujourd’hui de donner la parole à une professionnelle de la relecture : Françoise Degenne. Créatrice de Sans coquille, Françoise a une approche passionnante de l’orthographe et de sa place sur la Toile. Je vous invite, à ce sujet, à suivre la page Facebook de Sans coquille , sur laquelle chaque post se révèle aussi instructif que ludique…

Assez parlé et place désormais à cette interview

 

 

 

 

Relecture et correction
La relecture, la passion de Sans Coquille

   Françoise, tu as créé ta société Sans coquille.  Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit et ce que tu proposes ?

En réalité, je suis traductrice et j’exerce en libéral depuis 1986. Récemment, j’ai décidé d’ajouter à mes prestations un service de relecture sous le nom de Sans coquille, parce que je sais que nous ne sommes pas tous égaux devant la langue française, pour diverses raisons, et que je souhaite aider les blogueurs, journalistes, étudiants et autres à proposer des textes lisibles. Les fautes d’orthographe, de grammaire, d’accord, etc., rendent parfois la lecture de certains textes assez insupportable et j’ai souvent refermé la page d’un blog pour cette unique raison, alors que le sujet traité m’intéressait beaucoup. Je propose donc un service de relecture sur la forme (orthographe, grammaire, typographie, etc.) mais je ne touche pas au fond d’un texte, il appartient à son auteur.

Peux-tu nous expliquer quel a été ton parcours avant d’en arriver là ?

J’ai vécu dans un environnement familial favorable. Mon grand-père était boulanger dans un tout petit village, il était très cultivé et poète à ses heures (il m’a appris le mot « sigisbée » !) ; mon père a dû arrêter l’école après avoir obtenu son certificat d’études et il ne fait aucune faute d’orthographe. Lorsqu’un mot nous était inconnu, nous ouvrions un dictionnaire.

Après des études de langues et des séjours à l’étranger, je me suis orientée vers la traduction de l’anglais et de l’espagnol vers le français, principalement de textes généraux, techniques ou juridiques. Cela étonne parfois, mais pour traduire depuis une langue étrangère, il faut maîtriser parfaitement sa langue maternelle. Je m’attache donc depuis toutes ces années à perfectionner autant ma connaissance de l’anglais et de l’espagnol que celle du français et de ses très nombreuses subtilités !

Depuis 28 ans, je livre des textes en bon français, c’est le minimum, et bien entendu, sans aucune faute. Grâce à l’association de traducteurs à laquelle j’appartiens, j’ai pu bénéficier de journées de formation dans divers domaines, et celle qui était consacrée à la typographie m’a passionnée, de même que celle consacrée à « l’enrichissement de la rédaction en français ». J’« épluche » presque inconsciemment tout ce que je lis…

Les textes web sont-ils si mal écrits que cela, que tu souhaites les corriger ?

Pour ce qui est de la rédaction en elle-même, je ne me permets pas de juger. Le style du web est assez libre, chacun écrit selon son style propre, son public cible, ce n’est pas tellement l’aspect qui m’intéresse. Au contraire, je trouve cette diversité plutôt enrichissante. Mais n’importe quel texte, qu’il traite du jardinage ou des transactions boursières, de la vie de Jules César ou de la production cinématographique, perd une bonne partie de son intérêt dès qu’une faute me « saute aux yeux ». Une seule, passe encore, cela peut arriver à tout le monde, moi la première. Mais quand il est évident que l’auteur ne maîtrise pas les règles de base, j’ai vraiment envie de voler à son secours ! Je veux prendre plaisir à lire un texte.

Françoise,     quels sont tes clients ? Font-ils appel à toi en amont de leur rédaction ou après avoir connu des remarques ou des critiques sur leurs textes ?

Sans coquille est toute jeune, l’activité ne fait que démarrer, mais j’ai heureusement pu acquérir de l’expérience grâce à des relais associatifs ou amicaux. Les relectures que j’ai effectuées jusqu’à maintenant sont diverses, et je constate que la plupart de mes clients préfèrent m’envoyer la version définitive de leur texte. La seule exception est la thèse universitaire qui devait être revue avant publication. Il y a eu énormément d’allers-retours avec l’auteure, qui en profitait pour faire des modifications au fur et à mesure que nous avancions. Très enrichissant, surtout quand on parle de littérature française avec une Japonaise érudite !

Mais peux-tu nous expliquer en quoi  un texte corrigé peut  apporter un plus à un site web ? Et le coût n’est-il pas un frein ?

Un texte corrigé, donc sans rien sur le plan de l’orthographe ou de la grammaire pour arrêter le regard du lecteur, est évidemment plus agréable à lire. En lisant des textes qui contiennent des fautes, le lecteur se souvient parfois plus de sa difficulté à lire que du contenu lui-même. Pour le dire comme ma grand-mère, « ça fait mauvaise impression » et je ne suis pas la seule à faire ce constat. La lecture et le plaisir qu’on en tire sont indissociables !

En principe, le coût ne doit pas être un frein, d’autant qu’il n’est pas aussi élevé qu’on le craint parfois. Un professionnel ne devrait pas faire cette économie ; de même qu’il accepte de payer des fournitures et d’autres prestations, il devrait intégrer cette dépense à son budget.

Un particulier, qui tient un blog, peut-il faire appel à toi ? Tes prestations sont-elles accessibles ?

Un particulier peut bien entendu faire appel à mes services. Se renseigner ne coûte rien. Un échantillon de texte m’aidera à évaluer la prestation à fournir et à calculer un tarif abordable en fonction de différents critères.

Françoise,     as-tu des projets en tête ? Peux-tu nous en parler ?

Toujours des projets, notamment de faire connaître Sans coquille, mais ces deux activités, traduction et relecture, sont déjà très prenantes. Les autres projets, notamment d’écriture et de refonte de site Internet, vont devoir attendre un peu…

Merci pour ta gentillesse, et tous nos vœux de réussite dans ton activité. Souhaites-tu préciser ou nous parler d’autre chose ?

Merci à toi de m’avoir accordé la possibilité de m’exprimer sur ce sujet qui me tient à cœur, comme tu l’auras constaté. La seule chose que je souhaite préciser, c’est que ma démarche se fait dans un esprit bienveillant. Je ne vois pas l’intérêt de me moquer ou de critiquer durement. Je voudrais qu’on fasse appel à moi pour s’assurer d’avoir un texte propre et sans faute, rien de plus. Je ne suis pas là pour juger, chacun a son histoire, ses difficultés, et bien entendu, j’ai mes propres lacunes dans d’autres domaines. Entraidons-nous plutôt que de nous éreinter !

La correction
Pour des textes agréables

Merci encore à Françoise d’avoir bien voulu partager sa passion, et je ne manque pas l’occasion de rappeler l’importance de l’orthographe et du bon usage de cette si belle langue française même pour vos textes SEO.  Allez, je me suis arrangé avec Françoise, elle est aussi impatiente que moi de lire vos commentaires, et promis elle ne vous corrigera pas … 🙂

L’adjectif verbal, un adjectif inventé pour les fautes….

On continue notre petit tour des pièges de la langue française avec l’évocation aujourd’hui de l’adjectif verbal.  Finissant par ant ou ent, l’adjectif verbal est variable contrairement au participe présent se terminant par ant qui lui demeure invariable. A ce propos, gardez aussi en mémoire que les verbes en guer conservent leur u au participe présent mais le perdent lors de la formation de l’adjectif verbal.

Le mal de tête est proche, alors passons à la partie pratique…

Le verbe émerger se transformera en émergent pour qualifier le pays qui se redresse. (Le pays émergent…) Par contre il sera bon de préciser qu’en « Emergeant de la crise sociale, le syndicat…

On écrira aussi : « Naviguant sur les eaux de l’Océan, le bateau …. Son personnel navigant est …

En le convainquant, il deviendra comme vous, un fanatique convaincant.

Fatiguant son professeur, cet enfant fatigant est usant.

 

Le mal de crâne est-il passé ? Non, alors arrêtons là ces propos provocants. Provoquant mes lecteurs, je ne souhaite pas me les mettre à dos. La différence vous parait-elle plus compréhensible ? Oui, alors à vos claviers et déclamez ces bizarreries  si charmantes de la langue française.